Jan 29, 2015

Omaha, le vieil éléphant


Il était une fois Omaha. Sa tribu, une horde d'éléphants Vikings, vivait dans la baie d'Etretat Beach au pied de l'Albâtre. Son père et son grand-père avant lui, avaient parcouru mers et océans, affronté vents et marées pour la sauvegarde
des falaises de craie.
Omaha, lui, ne rêvait que de ...

- Nalo Souleyman -

Jan 26, 2015

Miss Marmotte


Miss Marmotte, comme toutes les marmottes de son âge, se prenait pour une grande. Elle avait pour habitude de jouer le long du canal de Marles-Les-Mines. Se mirant dans l'eau, s'étirant encore et toujours plus, les pattes en avant, la tête ...

- Nalo Souleyman -

Jan 22, 2015

Départ


   Bientôt s'en iront les abeilles
   Au large
   Voir les grands navires qui veillent
   En marge
   De l'agitation molle
   Du port

  - Nalo Souleyman -

Jan 19, 2015

Parfum de rose


  Par la fenêtre
  S'envolent
  Les soupirs funestes


  Le regard
  Sur un parterre de roses
  De leur parfum s'enrhume


  Les souvenirs de la vieille Dame
  Par la fenêtre
  S'en sont allés


  - Nalo Souleyman -

Jan 15, 2015

Alignement perpétuel


Revenant d'ailleurs, mais en chemin pour nulle part, je fis une étrange rencontre. 
Affublée d'un incroyable chapeau en pointe, faisant conversation avec deux inconnues à pics, notre étrangère me sourit. Ma réaction impassible fut de ne paraître surpris, bien qu'intrigué au plus bas point.

L'altitude que l'on dit propice à fantaisies n'en n'était point la cause.
Curiosité géologique, appris-je bien plus tard.
La roche en se formant fit caprices et humour, laissant passer le vent. Les aïeux par esprit et admiration mirent leur clocher en sa bénédiction. Des aventuriers par défi prirent envol dans sa direction.

Le spectacle parfait prenait allure pittoresque en alignement perpétuel.

- Nalo Souleyman -

Jan 12, 2015

Pêcheurs de phares


Il était un petit village de Normandie au pied de "la falaise aux harengs". Ses habitants, Pois et Poises, s'adonnaient tout l'été à une activité bien singulière: la pêche. Non celle ordinaire des côtes, mais plutôt, celle-ci: de longue attente, de grande adresse et toujours à pied, la pêche aux phares. 
 
On venait de Terre-Neuvas admirer leur habileté.
C'était grands hourra lorsque l'un d'eux, du bout de sa ligne, saisissait d'un geste rapide et ferme, deux ou trois de ces colosses. 
 
Ce petit village, à renommée grandissante reçu aux jours d'un lointain et bel été, la visite de Dame Pleurniche.
Elle s'initia à cette pêche aux phares, y prit maints et maints plaisirs avec d'abondantes larmes.  

Si vous vous y promenez l'hiver, vous apercevrez ce galet qui porte encore ses larmes.
 
- Nalo Souleyman -

Jan 8, 2015

Mais ... où sont les galets ?


Dame Kerisvel, ce matin-là, rendait visite à d'anciennes connaissances en Normandie.

Avant son départ pour le Havre, devant son miroir, elle se délectait à l'idée de rapporter dans son appartement Versaillais, galets de toutes tailles, formes et couleurs, pour la décoration de sa somptueuse salle de bain.

Dès son arrivée, elle se précipita sur la plage. 
Mais ... ?

La mer, la mer cette facétieuse, avait décidé de ne plus se laisser dépouiller. Du côté de Paris, ce même matin, s'en était allée emportant dans son sillage, ses précieux galets.
 
Dame Kerisvel tout d'abord perplexe, puis furieuse, fini par s'en réjouir. Elle comprenait le tour que lui jouait la mer et se piquant au jeu, se mit à fouler cette plage dépourvue pour raison de grande marée descendante. 
Elle put admirer la rive comme jamais auparavant, courir sur ce sable fin trop longtemps caché à son regard, et ce, des heures durant.

- Nalo Souleyman -

Jan 5, 2015

Eclaircie


Là, sous la brume, des formes fugitives, des empreintes.
Bientôt, le soleil illuminera ces ombres qui, délicieusement, se penchent sur l'eau.

Chambord ! 
Son canal, ses grands arbres aux reflets envoûtants ...
 
Le déclic se perçoit à peine, assourdit par l'atmosphère.
Encore quelques instants et cette poésie enfermée dans un boîtier s'évaporera.

 
- Nalo Souleyman -

Jan 1, 2015

Mirage sur Antifer


Est-ce le jour
Serait-ce toujours
Que sur sable fin
Et mer bleue
S'en viennent
Les p'tits bateaux
Du cap, blancs ?

- Nalo Souleyman -

Dec 29, 2014

La lune et l'oiseau


A un arbre attachés
La lune et l'oiseau
Contaient temps et saisons
Printemps et moissons

- Nalo Souleyman -

Chemin de Rouelles


En chemin
Posa son baluchon
Au lendemain
Reprit le Nord

- Nalo Souleyman -


Dec 25, 2014

Paisible comme ...


Avec la mer
En contrebas
Je m'installai
Dans mon pré d'Albâtre
Paisible comme ...

- Nalo Souleyman -

Dec 22, 2014

Le Havre


C'était un port tranquille
Avant que ne viennent
Les bombes futiles
Qu'il ne devienne
Une ville mutile

- Nalo Souleyman -

Dec 18, 2014

Autres temps, autres saisons


Il s'en est allé
D'autres contrées visiter
Faisant de celle-ci
Une demeure pour l'Hiver
Résidence d'un non-Eté

- Nalo Souleyman -

Dec 15, 2014

Les deux soeurs


    Cet été sur l'étang
    Y étaient
    Gracieuses et fières
    Nos deux soeurs
    Elégantes de blancheur

    - Nalo Souleyman -

Dec 11, 2014

Fille d'Eole


Des heures durant
Sur ma longue tige
Ai-je
Telle une sentinelle
Sur moi tournoyé
Je n'étais pas fille d'Eole
Mais assurément fleur folle

- Nalo Souleyman -

Dec 8, 2014

Métal rouge


Sur la grève argentée
Loin des falaises tourmentées
S'est posée en opposée
Une tige de métal orangé

- Nalo Souleyman -

Nov 27, 2014

L'endormi


Au matin, l'image estompée de ce géant me revint imprécise mais tenace. Revêtu de brume, coiffé de mille et une cheminées filtrant soleil et senteurs des bois; il était-là, le regard endormi.
 
Bien que discrète, ma présence semblait troubler son éveil. C'était l'heure où emplit de quiétude, il contemplait dans le calme miroir du canal, son image.

En formes géométriques savantes, les barques abandonnées des passants, rappelaient l'effervescence de la veille. Pour lui, point d'agitation au grand jour. Seule la nuit, de son voile, illuminerait angles et tours. Les cerfs des bois, de leur brame nocturne ...

D'un battement de cil, il me fit signe, condescendant en toute paresse à me laisser de lui, voler une ombre.

- Nalo Souleyman -